Matija Gubeç

Ante Starceviç

Ante Starcevic (1823-1896) est un leader politique croate, idéologiste et fondateur du "Parti Croate du Droit". Il est né dans le village de Viliki Zitnik. Sa mère était Serbe et son père un garde-frontière à la frontière de la Krajina et de l’empire ottoman. Son attitude et sa personnalité, comme celle de toute la population croate de la Krajina, reflétait le combat contre l’attitude agressive des Serbes qui gardaient la frontière de l’empire contre les barbares turques depuis des siècles. La famille de Starcevic venait de Herzégovine, et fut convertie au catholicisme. Il fut l’un des premiers leader croate à casser l’unité des Slaves du Sud, et dès 1848, lutta pour un état Croate Indépendant comprenant également la Bosnie. Il glorifia l’histoire Croate tandis qu’il dévalorisa les mérites des autres Slaves, en particulier des Serbes. Il émit la théorie que les Serbes étaient des Croates orthodoxes, et qu’il fallait soit les convertir, soit les massacrer.

Il fut soutenu par Josip Franck, son collaborateur juif. Ce dernier préférait une monarchie croate au sein de l’empire Austro-Hongrois plutôt que l’indépendance, mais allait encore plus loin dans le dénigrement des Slaves, puisqu’il clamait que l’origine des Croates était gothique et non slave.

Il suivit Josip Jelacic (à moitié Serbe et de Krajina comme lui) dans sa guerre contre les Hongrois. Ce dernier obtint l’autonomie de la Croatie au sein de l’Empire et fut nommé Ban (Vice-roi). Il utilisa des méthodes dictatoriales pour lutter contre l’opposition indépendantiste pour plaire aux Autrichiens. Starcevic compris alors qu’il était impossible d’avoir un état indépendant de suite, et il concentra ses efforts à la suprématie du statut des Croates par rapport à celui des Serbes. Il contestait résolument l'existence même de la nation serbe en Croatie. Il publia 2 scandaleuses attaques contre les Serbes intitulées "le Nom Serbe" et "la race Slavo-Serbe". Il formula sa théorie sur l’infériorité de la race Serbe et la supériorité de la race "gothique" croate. Il défendait la théorie selon laquelle les Serbes étaient des 'intrus' en Croatie, les qualifiant de 'race de chiens' qui avait 'vagabondée', jusqu'en Croatie.

Lors de leur réunion du 7 juin 1941, Hitler avait conseillé à Pavelic de résoudre le problème des Serbes dans le NDH de la même manière que celui des Polonais vivant sur les frontières orientales du Troisième Reich. Pavelic appartenait au Hrvatska stranka prava (Parti croate du Droit) que l'on appelait aussi les Frankovci (du nom du successeur de Starcevic, Josip Frank) et était partisan, lui aussi, de la théorie de la supériorité raciale. L'idéologie de Starcevic a été incorporée par Pavelic dans les Principes du Mouvement Oustachi et dès sa venue au pouvoir, il a solennellement procédé à la publication des œuvres choisies de son maître à penser. L'archevêque catholique de Sarajevo, Mgr Ivan Saric, a publié à Noël 1941 à Zagreb son 'Ode au Poglavnik' disant: "Ante Starcevic, c'est lui qui t'a inspiré / C'est lui qui fut ton idéal". Puisant dans Stracevic, les Oustachis ont adopté la thèse selon laquelle les Musulmans de Bosnie sont la partie la plus pure de la nation croate: "Ils sont de la race croate, ils sont la plus ancienne et la plus pure noblesse qu'ait l'Europe.". Dans son discours du 25 mai 1941 prononcé à Banja Luka, le ministre oustachi Jozo Dumancic a souligné: "C'est du même amour que celui que portait Stracevic que notre Poglavnik aime nos frères musulmans". Une partie des dirigeants politiques (Osman et Dzafer Kulenovic) est entrée au gouvernement oustachi, et une portion significative des musulmans de Bosnie a été organisée dans le cadre de la Division SS Handzar (poignard, en arabe) qui a perpétré de grands massacres au sein de la population serbe en Bosnie-Herzégovine.

Depuis, les politiciens croates se sont toujours évertuer à créer un état Croate puissant, éthniquement pur et catholique, suivant le manifeste d’Ante Starcevic "l’État Croate et ses Droits Historiques". Ces idées ont persistées obstinément depuis Ante Starcevic, en passant par Josip Franck, Frane Supilo, Stjepan Radic, Ante Pavelich, et jusqu’à Franjo Tudjman, l’actuel président de la Croatie.